Espagne: 2700 migrants à Ceuta en une journée
Au moins 2700 migrants, dont un millier de mineurs, sont parvenus, ce lundi, à atteindre l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin, arrivant par la mer ou par voie terrestre, ont indiqué les autorités espagnoles, évoquant un "record" pour une journée.
Depuis les premières heures de la journée, les arrivées se sont multipliées sur le territoire espagnol situé au nord ouest du Maghreb, les migrants quittant des plages marocaines situées à quelques kilomètres au sud de Ceuta, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Ceuta à l'AFP qui a confirmé qu'il s'agissait là d'un chiffre absolument inédit.
Aucun de ces migrants n'a été hospitalisé et "ils vont bien", a ajouté cette source.
Interrogée sur l'hébergement de ces personnes, le porte-parole a indiqué qu'elles devaient être accueillies dans des hangars sur la plage d'El Tarajal, mais que les autorités se réunissaient pour évaluer la situation au vu de leur nombre, sans précédent.
Peu après 20H, les arrivées semblaient s'être arrêtées, a encore indiqué ce porte-parole, alors que le flux n'avait cessé pendant toute la journée.
Les migrants sont arrivés par la mer, à la nage, utilisant parfois des bouées gonflables, d'autres des canots pneumatiques et d'autres encore ont marché là où la mer "s'était retirée", tandis que d'autres ont franchi la frontière terrestre.
Entre le début de l'année et le 15 mai, 475 migrants sont arrivés par voie terrestre ou par la mer à Ceuta, soit plus du double par rapport à la même période l'an passé, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur publiés il y a quelques jours.
Mais depuis quelques semaines, les relations diplomatiques entre le Maroc, allié clé de Madrid dans la lutte contre l'immigration illégale, et l'Espagne, se sont tendues.
Depuis l'accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali pour y être soigné, le Maroc a signifié son "exaspération".
Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée "territoire non autonome" par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie.